top of page

Bouhanni : mauvais garçon ou cible du vieux cyclisme ?


Si l'on pouvait plaire à tout le monde, ça se saurait ! Depuis que le sport est sport les champions ont eu le droit d'être des stars adulées, des chouchous du public ou parfois... d'être la vague qui va et vient entre l'admiration et la colère. Nacer Bouhanni est au monde du cyclisme français bien plus qu'une vague. Un tsunami.

Le syndrome « bad boy » :

A l'image du britannique Mark Cavendish, on a toujours plus ou moins excusé le côté subversif du sprinteur. Colérique, rageur, tête brûlée pour ne pas dire danger public des pelotons... Malgré ça, la réussite et la supériorité ont souvent su faire taire la critique. Les aficionados ont presque pardonné les excès du britannique sous prétexte qu'il pouvait se le permettre... Oui mais voilà, s'il y en a un qui vacille autant dans le cœur des suiveurs qu'en terme de résultats, c'est bien Nacer Bouhanni... Car pour un sprinteur longtemps annoncé comme le meilleur des années à venir, les places d'honneur ne suffisent pas.

Néanmoins, le phénomène est encore plus déroutant concernant notre Français de la Cofidis. A vrai dire... Qu'il gagne ou qu'il perde... Nacer Bouhanni ne semble pas pénétrer le cœur du public. Quand il perd, les réseaux sociaux semblent se déchaîner sur l'enfant roi, rappelant un salaire alors immérité (« Nacer Bouhanni salaire » est la première recherche qui s'affiche en tapant son nom sur le moteur de recherche bing et la cinquième sur google). Et quand il gagne alors... alors quand il gagne, c'est qu'il n'y avait pas de vraie concurrence... Aaaarrggh, mince alors ! Devant ces « presque » insultes on aimerait défendre Nacer ! Le défendre oui... Oh ! Non pas en contredisant ceux qui disent qu'il « n'y avait personne en face » car peut on toujours leur donner tord ? Mais le défendre tant on ressent que ce qui, bien souvent, ne plaît pas au monde cycliste traditionnel (voir traditionaliste) n'est pas le manque de résultats du jeune mais le jeune lui même...

Orgueilleux, prétentieux, parfois dangereux envers ses pairs (un sprinteur peut il ne l'être jamais?), boxeur et puis porteur de casquettes US... et puis peu souriant et puis, et puis... Oui bien sur vous voyez...Nacer peut gagner... le Tour de France s'il pouvait ! Qu'importe... Il leur rappelle l'image du footballeur. Cette image qu'ils vont parfois jusqu'à détester et dont ils ne veulent jamais avoir à faire dans ce qui résonne encore (et n'est pourtant plus à cette échelle de la compétition) comme le sport du petit peuple. Celui qui ne cédera pas au luxe et aux paillettes du sport showbiz... Le sport parmi les sports. Celui qui dans leur tête appartient encore à des petits gamins de Bretagne, le sport des gamins du Nord et des gavroches Parisiens. Le sport des ouvriers Polonais ou des descendants de fermiers Picard... Mais non, non décidément Nacer ne leur fait pas penser à ça... Bouhanni... Nacer Bouhanni... C'est leur Karim Benzema du peloton voyez... Une question d'image avec laquelle, avouons le, les intéressés ne font pas que des bons coups... Mais ces deux là pourraient pourtant être irréprochables que les réseaux sociaux n'en finiraient pas de leur procès de ressenti.

Je résume... Ils (les commentaires des réseaux sociaux) tirent toutes leurs flèches sur le sportif là où leur subconscient vise l'homme lui même. Enfin pas tous... Certains, un peu plus en accord avec eux même, visent l'homme et... ne s'en cachent pas.

Ainsi nous pouvons lire les commentaires les plus « likés » sur la page officielle de son équipe quand Nacer remporte le Tour de Picardie : « Devant des équipes de minimes il ne peut que gagner – Peut­être qu'il deviendra un jour agréable – Il gagne devant qui ? Je rigole bien – Faut admettre qu'en face il n'y a personne – Il n'aurait pas pu retirer son coupe vent à l'arrivée ? Aucun respect ce mec » etc.

Et quand Nacer ne fait « que » des places d'honneur aux quatre jours de Dunkerque : « Il va falloir dégonfler le melon – prétentieux, désagréable, aucun respect envers les journalistes – ça va lui remettre les pieds sur terre » ... « Bouhanni, c'est de la racaille ! » Ai­je lu après son sprint avec Matthews...

Bien sur je vous passe tout ce que sa quatrième place à Milan San Remo (rien que ça et sur soucis mécanique) lui a valu comme mots doux...

Et non, Nacer n'aura sûrement jamais ni le sourire de Coquard, ni la gueule d'ange ou le prénom de Demare. Pourtant on tient bien trois des meilleurs sprinteurs mondiaux sous un seul et même drapeau. Le tricolore.

Recent Posts
Archives
Search By Tags
Pas encore de mots-clés.
bottom of page